PEARL CAP, LA PERLE DE MLLE DIANA ESMOND
Remarquée à 2 ans par ses victoires dans les Prix Robert Papin, Morny et La Rochette, PEARL CAP, entraînée par Franck Carter, montée par Georges Semblat et appartenant à Mlle Esmond, se révélera à 3 ans comme une pouliche exceptionnelle avec ses victoires dans la Poule d' Essai, le prix de Diane, le Jacques Le Marois, le prix Vermeille, puis son apothéose dans l 'Arc.
Deux poulains de 3 ans marqueront également leur génération en cette année 1931 en se partageant les meilleures épreuves. A TOURBILLON, les prix Greffuhle, Hocquart, Lupin et le Jockey Club. A BARNEVELDT le prix Daru, le Grand Prix et le Président de la République.
En 1932, deux phénomènes vont s'illustrer sur les pistes. MOTRICO et PANTALON.
MOTRICO, un mâle de huit ans se classera second de l' Arc de Triomphe. Ce cheval, appartenant à Maurice Okhuysen, était entré au haras à six ans, affublé d'un défaut anatomique au niveau des jarrets et des boulets. Après une année de monte et afin de savoir si ces défauts anatomiques allaient se transmettre à ses produits, son propriétaire décidera de le faire courir à nouveau.
Après deux courses de rentrée prudentes, et après avoir gagné le prix du Prince d' Orange, il va connaître une consécration inespérée par cette seconde place dans l'Arc. Il tentera ensuite de réaliser le doublé avec le prix du Conseil Municipal sous une lourde charge, mais il n'y terminera que sixième.
PANTALON, lui, était un poulain alezan, petit, mais puissant, qui avait été acheté à réclamer. Ce qui ne l'empêchera pas de gagner de trés belles épreuves comme le prix des Chênes, le prix de la Salamandre et le Grand Critérium.
BRANTOME, L'AISANCE D'UN CHAMPION
BRANTOME était surtout impressionnant par son style, la fluidité de ses foulées, une maniabilité peu commune et l'impression de galoper sans effort. A 2 ans, ce furent quatre victoires dont le prix Robert Papin et le prix Morny et c'est fort logiquement que son année de 3 ans aurait du être celle de la consécration. Ayant gagné au petit galop la Poule d' Essai et le prix Lupin, les classiques de sa génération semblaient aller tout naturellement dans sa future escarcelle de crack, sauf que, à l'image de MASSINE, étant atteint de toux, il sera hélas immobilisé plusieurs semaines et ne pourra pas participer au Jockey Club et au Grand Prix, ce qui profitera à ceux qui voyaient en lui un épouvantail incontournable, notamment Leon Volterra qui en profitera pour s'adjuger les deux classiques avec deux de ses pensionnaires, DUPLEX et ADMIRAL DRAKE.
De retour en septembre avec la ferme l'intention de rétablir une hiérarchie légitime, il enthousiasmera la foule en enlevant le prix Royal Oak de la plus spectaculaire des façons, se retrouvant bloqué derrière un mur de concurrents et refaisant plusieurs longueurs sur un poulain trop ambitieux qui avait pris le large, l'emportant autoritairement dans la dernière foulée. Début octobre, il s'imposera de toute une classe dans l'Arc.
Ensuite, il abordera son année de 4 ans invaincu, en réalisant deux petits canters désinvoltes (comptabilisant onze victoires d'affilée) puis se présentera dans le prix Dangu dans le but de préparer la Gold Cup. Malheureusement, l'impensable se produira ce jour-là. Alors qu'il était tenu en main par son lad, effrayé, il s'échappera et disparaîtra plusieurs heures en errant dans le Bois de Boulogne. Ce sera un passant qui le croisant, raménera le champion diversement contusionné, mais les blessures n' auront au premier abord rien de rédhibitoires. Le pire avait été évité.
Pour autant, une fois les blessures estompées, BRANTOME ne fut plus le même. Revenu à la compéttion, il participera à L'Arc et sera battu par trois pouliches, la gagnante étant SAMOS, qui s'était précédemment tout au plus placée honorablement dans la Poule d' Essai et le prix de Diane.
CORRIDA, UNE DIVA OMBRAGEUSE DOUBLE LAUREATE DE L'ARC
CORRIDA n'avait rien d'une héroîne. C'était plutôt une sorte de diva ombrageuse aux extinctions de voix parfois surprenantes. Ayant la facheuse habitude de commencer sa saison par d'indignes faiblesses, elle laissera l'image d'une jument capable de victoires uniques mais aussi de défaites inexplicables.
Elle courra de 2 à 5 ans et son palmarès sera de 13 victoires en 33 courses.
A 2 ans, elle gagnera le prix Morny, mais à 3 ans, elle ne parviendra à laisser son empreinte dans les classiques, ne parvenant à gagner que le Grand Prix de Marseille.
A 4 ans, son palmarès s'étoffera un peu (prix d'Hédouville, Président de la République) et c'est au mois d'octobre qu'elle donnera rendez vous à son destin pour une représentation sublime, sa première victoire dans l' Arc.
A 5 ans, malgré plusieurs défaites face à des adversaires qui étaient à sa portée, elle enlévera d'une petite encolure son deuxième Arc et entrera ainsi dans la postérité des courses, en prouvant qu'il n'était point besoin d'entrer dans l'Histoire en affichant une perpétuelle suprématie.
LA NUIT DE LONGCHAMP
1935, c'est l'année où la Société d' Encouragement décidera d'instaurer une grande Fête nocturne, la fameuse Nuit de Longchamp. Elle drainera une affluence considérable et devra sa popularité à ses nombreuses animations (bal, kermesse, cirque, matchs de boxe) et à la magie de la piste illuminée où les pur sang projetaient leur ombres demesurées dans des épreuves qui avaient pour nom prix du Crépuscule ou prix de la Voie Lactée.
UN CHAMPION CLAIRVOYANT
CLAIRVOYANT était un fils de MON TALISMAN. Il débutera en 1937 à 2 ans par un départ en marche arrière au lever des rubans, mais ayant ensuite trouvé la marche avant, il posera ensuite le premier jalon de son talent en enlevant dans un canter le prix Hocquart, puis confirmera en survolant le prix Lupin et le Jockey Club.
Dans le Grand Prix, ce sera un duel annoncé avec DONATELLO II, un champion italien invaincu dans son pays.
Duel qu'il gagnera, même si des esprits chagrins (transalpins) argueront que la malchance de leur crack durant le parcours aura faciliter la victoire. D'autres esprits chauvins (français) leur répondront que la belle impression du retour du cheval italien au moment du sprint devait surtout au fait que le cheval français, ayant course gagnée, avait considérablement ralenti l'allure aux abords du poteau.
BOIS ROUSSEL, UN EX FRANCAIS GAGNE A EPSOM
Après avoir gagné le prix Juigné, BOIS ROUSSEL sera vendu à un propriétaire anglais qui ne trouvera d'autre idée que de l'engager dans le Derby anglais. Et ce n'est que quelques semaines après avoir été vendu que BOIS ROUSSEL, effectivement, gagnera à Epsom.
NEARCO LE FUTUR CHEF DE RACE DE PASSAGE A LONGCHAMP
En 1938, dans le Grand Prix, un cheval italien élevé par Fédérico Tesio, s'imposera en réalisant une fin de course étourdissante. Son nom : NEARCO. C'était là sa quatorzième victoire d'affilée. Au haras, son influence sera capitale.